2 - Rhum, punch et pirates
Aux îles, le tafia est d’abord destiné aux esclaves et aux pauvres gens. Avec l’amélioration de sa fabrication, il devient une boisson appréciée des marins. La marine britannique l’autorise sur ses navires dès le 17ème siècle. Le rhum sert de réconfort mais aussi de désinfectant pour le chirurgien du bord ou pour masquer le mauvais goût de l’eau. La légende apportera aux pirates et autres flibustiers une réputation de grands consommateurs. La consommation du rhum se répand d’abord chez les habitants des îles qui la fabriquent puis se propage dans les pays européens sous forme de punch et autres recettes aujourd’hui bien exotiques. Les britanniques ont joué un rôle important dans le développement des manières de boire le rhum. En 1731, l’amiral Vernon invente le grog, mélange de rhum, d’eau et de citron. Les anglais préparent aussi le punch, un mélange de rhum et de produits aussi divers que le permettent l’imagination et le goût : thé, sucre, citron, cannelle, mais aussi girofle, pain en poudre, jaunes d’œufs ou lait. Le punch peut se boire chaud et devient très en vogue dans les cafés parisiens à la veille de la Révolution française. Depuis toujours, la production de rhum dans les colonies inquiète les fabricants d’alcool français. Jusqu’à nos jours, l’importation des rhums et tafias est encadrés par la réglementation et régulé par des taxes. En 1713, le roi interdit l’importation des eaux de vie des îles en France pour protéger le commerce des eaux de vie de vin du royaume. Cette interdiction n’empêche par la contrebande. Ce régime sera assouplit par une déclaration du roi en 1777. Les Britanniques font grand commerce du rhum de la Barbade et de la Jamaïque qui exportent à Londres évidemment mais aussi vers leurs colonies d’Amérique du Nord qui, une fois indépendantes sous le nom d’Etats-Unis importeront des mélasses pour distiller eux même leurs rhums.