La canne à sucre aurait été introduite aux Caraïbes par Christophe Colomb dès 1493 et cultivée pour produire du sucre. Les Portugais ou les Espagnols ont probablement pratiqué la distillation dès le 16ème siècle dans leurs îles de l’Atlantique (Madère, Canaries) puis dans leurs colonies d’Amérique tandis qu’à Barbade, les britanniques commencent à distiller dès la colonisation en 1627.
Les techniques de fabrication des eaux-de-vie de canne sont assez élémentaires. Les écumes (résidus de la cuisson du jus de canne dans les chaudières) et les gros sirops (mélasse encore riche en saccharose provenant de « l’égouttage » du sucre) sont dilués à l’eau et mis à fermenter pendant deux ou trois jours puis chauffés dans un alambic d’où sort une eau-de-vie de degré médiocre. A la fin du 17ème siècle, le Père Labat introduit des alambics en cuivre qui seront utilisés dans toutes les Antilles françaises pendant près de 200 ans.
L’alcool de canne porte divers nom avant de voir s’imposer le mot rhum. Le terme « guidive », utilisé autrefois, trouverait son origine dans l’expression « kill-devil » signifiant littéralement « tue-diable » ce qui nous informe sur la force de ce breuvage. Le terme « tafia » s’appliquait aux eaux-de-vie les plus ordinaires. Il n’est plus utilisé aujourd’hui. Seul est resté le mot rhum d’origine plus récente. Il serait une contraction francisée de l’anglais « rumbullion » dont on ignore le sens exact