6 - Le rhum agricole de la Martinique : héritage de l'histoire
Alors qu’au lendemain de la Seconde guerre mondiale, le rhum industriel représente encore la majeure partie de la production rhumière martiniquaise, cette position s’effondre avec la fermeture successive des sucreries dans les années 1960. La Martinique rurale et agricole d’autrefois fait place peu à peu à la grande vague de modernisation qui voit l’urbanisation de développer et l’activité économique se déplacer vers le commerce et les services.
Seules demeurent aujourd’hui les distilleries agricoles qui, forte de leur savoir-faire, assurent l’essentiel de la production de rhum et perpétuent la tradition séculaire de la culture de la canne.
La suprématie du rhum agricole s’est accompagnée d’un fort mouvement de concentration des distilleries. Les plus petites unités ont fermé tandis que les autres se regroupaient pour former des structures plus à même de suivre l’évolution du marché intérieur et de répondre aux exigences toujours plus grandes en matière de capacité industrielle et de moyens commerciaux.
Pour assurer leur place parmi les producteurs mondiaux et faire reconnaître la spécificité de leurs rhums agricoles, les maisons martiniquaises se sont engagées dans une politique de qualité.
Aujourd’hui, sept distilleries agricoles fument encore chaque année pour une quinzaine de marques distribuées. Leur production représente environ 80% du rhum fabriqué à la Martinique.
L’appellation d’origine contrôlée contribue à faire du rhum agricole de la Martinique un produit unique.